Le cancer du sein touche chaque année près de 60 000 personnes en France. Dépisté à un stade précoce, les chances d’en survivre sont très élevées. Cependant, malgré la guérison, les différents traitements (chirurgicaux, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie) entraînent certains effets secondaires notamment physiques et cardiovasculaires.
Rappels sur le cancer du sein, ses traitements, puis présentation de la méthode Avirose qui permet aux patientes de récupérer de manière globale après un cancer du sein, avec la kinésithérapeute Jocelyne Rolland qui l’a mise au point.

 

Le cancer du sein, cancer le plus fréquent chez la femme

La cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier des cancers chez la femme (chiffres de Santé Publique France sur les cancers). Près de 60 000 nouveaux cas sont recensés chaque année. Les femmes ne sont pas les seules à être victimes du cancer du sein ; 1% des malades sont des hommes. L’âge moyen du diagnostic est de 63 ans, mais de plus en plus de femmes sont touchées avant 50 ans (20 à 30%). Plus il est détecté tôt, plus les chances de guérison et de survie sont importantes. On estime que, en moyenne, 87% des personnes atteintes d’un cancer du sein en survivent.

Les traitements du cancer du sein sont multiples et dépendent des caractéristiques de la tumeur :

  • Le traitement chirurgical est le traitement de référence de la plupart des cancers du sein. Il est quasiment systématique et a pour objectif d’enlever les tissus touchés.
  • La radiothérapie utilise des radiations à haute énergie. Elle est administrée après la chirurgie pour détruire les éventuelles cellules cancéreuses restantes malgré la chirurgie et stopper leur développement.
  • La chimiothérapie est un traitement médicamenteux qui a pour but de limiter le risque de récidive. Elle peut être administrée avant ou après la chirurgie, voire seule, dans les rares cas où la chirurgie n’a pas été nécessaire.
  • Chez environ 80% des femmes, l’hormonothérapie va être proposée afin d’empêcher les œstrogènes (hormone ovarienne) de stimuler les cellules cancéreuses.
  • Des thérapies innovantes, ou thérapies ciblées sont parfois proposées contre le cancer du sein. Parmi elles, certaines vont être à base d’anticorps afin de cibler les cellules cancéreuses, d’autres vont limiter le développement des vaisseaux sanguins à proximité des cellules cancéreuses.
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avirose contre cancer du sein

Les conséquences physiques des traitements du cancer du sein

Selon les traitements, les effets secondaires à court terme et à long terme seront différents. Ils peuvent être d’ordre physiques, circulatoires, nerveux, digestifs, cutanés, esthétiques et bien-sûr psychologiques.

Parmi les conséquences des traitements du cancer du sein, certaines conséquences physiques peuvent se présenter. Elles ne sont pas systématiques et la prise en charge kinésithérapique et l’activité physique notamment tendent à limiter leur importance.
Parmi ces conséquences, on peur retrouver :

  • Un gonflement du bras peut se manifester ; on parle de lymphœdème. Il peut être secondaire à la chirurgie, notamment après ablation de plusieurs ganglions lymphatiques. Cependant, les techniques opératoires ayant évoluées, les lymphœdèmes secondaires à la chirurgie sont de moins en moins fréquents.
    Après la radiothérapie, ce trouble peut également être rencontré. Ce gonflement limite la mobilité du bras et de l’épaule dans son ensemble.
    Le drainage lymphatique, effectué par un kinésithérapeute, peut aider à résorber cet œdème.
  • La raideur du bras et de l’épaule est une conséquence souvent présente en post-opératoire immédiat. Les patientes perdent une partie de leur mobilité articulaire au niveau de l’épaule, au niveau du cou et du haut du dos. L’élévation et l’écartement du bras sont limités. Un affaiblissement musculaire se produit également, ainsi que des tensions au niveau du cou et du dos.
    Là aussi, la kinésithérapie, ainsi que l’activité physique ont pour intérêt de lutter contre cette raideur et affaiblissement.
  • La chimiothérapie provoque une fatigue pendant et après le traitement, une fonte musculaire (sarcopénie) et des raideurs. A long terme, elle peut avoir des conséquences sur le système cardiovasculaire.
  • Les traitements par hormonothérapie également sont néfastes pour l’appareil cardiovasculaire.
  • Des douleurs au niveau de la cicatrice ou de l’épaule après la chirurgie, ainsi qu’une tendance à se « refermer » sur le côté opéré.
  • Les prises de poids  sont fréquentes après cancer du sein, en particulier dues à la perte de la masse musculaire.

Ainsi, les conséquences sur l’état général des femmes après traitement du cancer du sein peuvent être importantes : désadaptation à l’effort, raideurs articulaires, perte de force musculaire, douleurs et prise de poids. Il est important de rappeler l’intérêt de l’activité physique encadrée afin de lutter contre celles-ci.

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La méthode Avirose après un cancer du sein : entretien avec Jocelyne Rolland

Explications sur la méthode Avirose avec Jocelyne Rolland, kinésithérapeute, qui a mis au point ce programme d’activité physique adapté aux femmes après un cancer du sein. Elle a développé cette méthode auprès de ses patientes, dans son cabinet.

 

La kinésithérapie, pas uniquement pour le lymphœdème

«Les patientes que je voyais n’avaient pas de gros bras, parce que les techniques chirurgicales ont beaucoup évolué. Pourtant on demande principalement aux kinésithérapeutes de drainer le lymphœdème de ces femmes. Alors que l’axe de traitement est surtout en lien avec les déficits musculaire et les problématiques d’épaule et l’idée qu’il faut remettre ces femmes à l’activité physique. Je trouvais cela intéressant de mettre en place une prise en charge basée à la fois sur l’aspect musculo-squelettique et sur la remise en forme. En plus de la prise en charge « classique » de kinésithérapie chez les femmes après opération chirurgicale du cancer du sein ; travail au niveau de la cicatrice, des douleurs et prise en charge du lymphœdème si cela est nécessaire.»

 

L’activité physique est indispensable après un cancer du sein

Des études montrent que l’activité physique limite les effets secondaires du traitement et augmentent la durée de survie des femmes après un cancer du sein. Commencée le plus tôt possible, voire dès le diagnostic, cette activité physique a aussi le mérite de prévenir les troubles cardio-vasculaires qui peuvent s’installer du fait de certains traitements toxiques pour le cœur.

«Les plupart des femmes qui ont un cancer du sein en survivent, mais vont très souvent avoir des problèmes cardiaques car beaucoup de traitements du cancer sont toxiques pour le cœur ; les chimiothérapies, les hormonothérapies… Ainsi, le rôle du kinésithérapeute dans la prise en charge de ces patientes, est aussi de faire de la prévention cardiovasculaire, et notamment d’éviter la prise de poids.»

 

rameur avirose contre cancer sein

La méthode Avirose est idéale pour récupérer des conséquences du cancer du sein

Devant ce constat, et pratiquant l’aviron indoor, Jocelyne Rolland a pensé à cette activité physique pour ses patientes. L’aviron indoor est une pratique sportive et compétitive qui se pratique sur un ergomètre d’aviron en intérieur, appelé aussi « rameur ». La méthode Avirose se pratique ainsi avec un rameur. Au début, il faut impérativement être encadrées pour maitriser le geste. Ensuite les femmes peuvent facilement trouver un rameur pour poursuivre cette « remise sur pieds ».

«Le rameur est un excellent outil à tout point de vue pour les femmes après un cancer du sein. Il renforce les 4 membres et le tronc, avec un geste adapté aux déficits d’une femme opérée du sein et du creux de l’aisselle. Cette pratique se fait en complément du de la rééducation après cancer du sein. Pour que cette pratique se réalise en toute sécurité, l’accompagnement par le kinésithérapeute est essentielle. Le geste doit être parfait pour apporter un bienfait au niveau biomécanique et leur permettre de reprendre goût au mouvement. La méthode Avirose est une activité physique excellente qui leur permet de regagner une certaine qualité de vie. Malheureusement encore beaucoup d’oncologues ne prescrivent de la kinésithérapie que dans le but de drainer un gros bras. Alors qu’on peut remettre sur pied ces patientes, les remettre en mouvement pour qu’elle puisse faire de l’activité physique, sans douleur.»

Ainsi, il est préférable de se rapprocher d’un kinésithérapeute formé à la méthode Avirose. Pour cela, il faut se référer à l’annuaire des professionnels formés à la méthode Avirose. En plus de l’éventuelle rééducation prescrite après l’opération, il pourra vous encadrer et vous permettre de pratiquer cette méthode en toute sécurité.
Il faut préciser que les séances dans le cadre de la méthode Avirose ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale. Elles peuvent l’être par la mutuelle, des programmes départementaux ou au frais du patient. A la différence de la rééducation prescrite par le médecin qui est entièrement prise en charge par la sécurité sociale.

 

Le challenge Avirose a lieu chaque année

En parallèle de la méthode Avirose, cette rééducation par le mouvement grâce au rameur, Jocelyne Rolland pousse ses patientes à participer à un challenge d’aviron indoor : le challenge Avirose. En association avec la Fédération Française d’Aviron, elle a créé ce challenge qui a lieu tous les ans, en parallèle du championnat de France d’aviron indoor. Les femmes opérées d’un cancer du sein peuvent se rencontrer et participer à ce challenge d’aviron indoor.
La compétition est surtout un stimulant supplémentaire permettant à ces patientes de développer l’ensemble de leur musculature, récupérer leur condition physique et de récupérer leur amplitude d’épaule de manière ludique. Ce challenge met en compétition des équipes de 4 femmes : 2 femmes opérées d’un cancer du sein et 2 autres femmes. Il a lieu tous les ans en parallèle de la compétition indoor d’aviron organisée par la Fédération Française d’Aviron.

«Si je fais ramer les femmes, il faut qu’il y ait un but. Elles rament pour faire partie d’une équipe et pour participer à la compétition, pour s’amuser. On fait faire des compétitions à des femmes qui n’auraient jamais fait ce type de challenge autrement : des femmes non-sportives, d’autres qui ont perdu le goût du sport après le cancer.»

 

La méthode Avirose : le livre

Des conséquences des traitements à l’intérêt de pratiquer l’activité physique grâce, entres autres à la méthode Avirose, le livre de Jocelyne Rolland est très intéressant pour toutes les femmes après un cancer du sein. Des conseils pratiques, des exercices illustrés pour renforcer les membres supérieurs et inférieurs, ainsi que des programmes d’entraînement variés selon vos objectifs, Jocelyne Rolland vous guide afin de maîtriser parfaitement le geste du rameur. Que vous cherchiez à récupérer vos amplitudes d’épaule, à retrouver la forme ou à perdre du poids, la méthode Avirose est idéale pour y parvenir de manière ludique et sécurisée.

 

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Sources :